COPWATCH Nord - Ile de France - Articles d'analyse https://copwatchnord-idf.org/?q=articles-analyses en Des observateurs de la CEDH dénoncent (aussi) l'impunité de la police française. https://copwatchnord-idf.org/?q=node/118 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p> <style type="text/css"> <!-- @page { margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } A:link { so-language: zxx } --> </style> </p> <p align="JUSTIFY">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<br /> Nous avons traduit une publication d&#39;un média indépendant Islandais se positionnant en observateur des activités de la CEDH et concernant la police française, que nous avons choisi de reproduire ici, parce qu&#39;elle est pertinente et qu&#39;elle a le mérite de pointer du doigt la nature pourrie de la police, qui est et restera une institution sans foi ni loi.<br /> <br /> Ici le lien vers l&#39;article original : <a href="https://echrnews.wordpress.com/2011/12/09/nonidentifiable/" target="_blank">https://echrnews.wordpress.com/2011/12/09/nonidentifiable/</a></p> <p align="JUSTIFY"><strong>Précision concernant ECHR News : ECHR News est un média indépendant fournissant une couverture des violations de la convention européenne des droits de l&#39;homme, des applications, décisions, jugements de la Cour Européenne des Droits de l&#39;Homme et des résolutions du Conseil des ministres. ECHR News n&#39;est pas affilié ni soutenu par la Cour Européenne des Droits de l&#39;Homme du Conseil de l&#39;Europe. Rien sur ECHR News ne peut être considéré comme un conseil juridique.</strong></p> <p align="JUSTIFY">&nbsp;</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size:20px;"><strong><u>TRADUCTION DE L&#39;ANGLAIS</u></strong></span></p> <p style="text-align: center;">&nbsp;</p> <p align="JUSTIFY"><em>En France, il n&#39;existe aucune obligation pour les agents de police en uniforme et en civil d&#39;afficher leur nom ou leur matricule administratif ou de montrer leur carte de police s&#39;il le leur est demandé. De plus, le nom et le numéro de l&#39;agent de police ne sont pas sur le côté de la carte montrée au public [pic]. Certains agents de police utilisent également des masques, capuches et écharpes pour cacher leur identité, ce qui constitue une infraction punie par une amende pouvant s&#39;élever à 150 ainsi qu&#39;à un stage de citoyenneté obligatoire <a href="http://www.legifrance.com/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022911670&amp;fastPos=1&amp;fastReqId=2060901974&amp;categorieLien=id&amp;oldAction=rechTexte" target="_blank">(article 1 de la loi 2010-1192</a>).</em></p> <p align="JUSTIFY"><em>Le 14 octobre 2011, le Tribunal de Paris a contraint 7 fournisseurs de service internet à censurer le site <a href="https://copwatchnord-idf.eu.org" target="_blank">Copwatch Nord-Paris IDF</a> sur le motif qu&#39;il collectait et publiait des photos d&#39;agents de police. Le 4 novembre 2011, la Cour Suprême (Cour de cassation) a arrêté que des journalistes de TF1 auraient dû obtenir de la part des agents de police leurs consentements écrits pour révéler leurs noms dans un documentaire (<a href="http://www.legifrance.com/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&amp;idTexte=JURITEXT000024781201&amp;fastReqId=658882774&amp;fastPos=1" target="_blank">affaire 10-24761</a>), même si les journalistes avaient déjà leur consentements écrits pour filmer.</em></p> <p align="JUSTIFY"><em>Les citoyens qui filment des agents de police commettant des actes violents commettent immédiatement l&#39;infraction de complicité (<a href="http://www.legifrance.com/affichCodeArticle.do;jsessionid=1CEA63DA7EC70F7337345C7C97886C67.tpdjo11v_1?idArticle=LEGIARTI000006417712&amp;cidTexte=LEGITEXT000006070719&amp;dateTexte=20111208" target="_blank">art.222-33-3 du Code Pénal</a>) qui est punie jusqu&#39;à 20 ans de prison en cas de torture. S&#39;ils publient la vidéo, il s&#39;agit d&#39;une infraction qui encourt une peine maximale de 5 ans de prison et de 75000 euros d&#39;amende (<a href="http://www.legifrance.com/affichCodeArticle.do;jsessionid=1CEA63DA7EC70F7337345C7C97886C67.tpdjo11v_1?idArticle=LEGIARTI000006417712&amp;cidTexte=LEGITEXT000006070719&amp;dateTexte=20111208" target="_blank">art.222-33-3 du Code Pénal</a>).</em></p> <p align="JUSTIFY"><em>La pratique pour les agents de police de cacher leur identité et le cadre légal français interdisent aujourd&#39;hui dans les faits l&#39;identification des officiers de police en cas de violence présumée des articles 2 et 3 de la Convention. Il s&#39;agit d&#39;une violation de l&#39;article 45 du Code Européen d&#39;Ethique de la Police (<a href="https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?Ref=Rec%282001%2910&amp;Language=lanFrench&amp;Ver=original&amp;Site=COE&amp;BackColorInternet=9999CC&amp;BackColorIntranet=FFBB55&amp;BackColorLogged=FFAC75">Rec(2001)10</a>) qui statue&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le personnel de Police doit normalement être, au cours de son intervention, en mesure de donner la preuve de son (&hellip;) <a href="https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?Ref=ExpRep%282001%2910&amp;Language=lanFrench&amp;Ver=original&amp;Site=COE&amp;BackColorInternet=9999CC&amp;BackColorIntranet=FFBB55&amp;BackColorLogged=FFAC75" target="_blank">identité professionnelle</a>.&rdquo;</em></p> <p align="JUSTIFY"><em><a href="http://www.cpt.coe.int/fr/documents/fra-standards.pdf" target="_blank">Les </a><a href="http://www.cpt.coe.int/fr/documents/fra-standards.pdf" target="_blank">normes du</a><a href="http://www.cpt.coe.int/fr/documents/fra-standards.pdf" target="_blank"> C</a><a href="http://www.cpt.coe.int/fr/documents/fra-standards.pdf" target="_blank">PT</a> statuent que les suspects doivent être informés de &laquo;&nbsp;l&#39;identité (nom et/ou matricule)&nbsp;&raquo; des agents de police présents dans la salle d&#39;interrogatoire (<a href="http://www.cpt.coe.int/fr/documents/fra-standards.pdf" target="_blank">I-37 p7</a>). <a href="http://www.amnesty.org/" target="_blank">Amnesty International</a> a soulevé la difficulté d&#39;identifier les agents de police français suite aux allégations de violations des articles 2 ou 3 de la Convention (<a href="https://www.amnesty.org/fr/library/asset/EUR21/001/2005/fr/588eac9d-f7a6-11dd-8fd7-f57af21896e1/eur210012005fr.html" target="_blank">Rapport&nbsp;EUR 21/006/2005 L&#39;impunité </a><a href="https://www.amnesty.org/fr/library/asset/EUR21/001/2005/fr/588eac9d-f7a6-11dd-8fd7-f57af21896e1/eur210012005fr.html" target="_blank">de fait</a><a href="https://www.amnesty.org/fr/library/asset/EUR21/001/2005/fr/588eac9d-f7a6-11dd-8fd7-f57af21896e1/eur210012005fr.html" target="_blank"> des </a><a href="https://www.amnesty.org/fr/library/asset/EUR21/001/2005/fr/588eac9d-f7a6-11dd-8fd7-f57af21896e1/eur210012005fr.html" target="_blank">agents de la force publique</a>). Il recommande à la France <span style="background: transparent">&laquo;&nbsp;</span><span lang="fr-FR"><span style="background: transparent">de faire en sorte que les policiers puissent être identifiés individuellement à tout moment par la population au moyen d&#39;un badge muni d&#39;un numéro, les agents de la force publique étant forcés de décliner leur numéro d&#39;identité à toute personne qui en ferait la demande.</span></span><span style="background: transparent">&raquo;</span><span style="background: transparent"> </span>(<a href="http://www.amnesty.org/en/library/asset/EUR21/005/2008/en/efcdf070-4dc5-11dd-b4c6-7b3441f92ab8/eur210052008eng.html#3.7.3.7%20Recommendations%20made%20by%20Amnesty%20International%20aimed%20at%20ensuring%20effective%20investigations%20and%20redress%20in%20cases%20of%20ill-treatment%20by%20law%20enforcement%20officials%7Coutline" target="_blank">EUR 21/005/2008 2.3</a>).</em></p> <p align="JUSTIFY"><em>Le 30 novembre 2011, le Défenseur des Droits français a publié son <a href="http://defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/upload/college_2009-212.pdf" target="_blank">point de vue sur le cas 2009-112</a>.<a href="http://www.youtube.com/watch?v=kMKkW12IRgM" target="_blank"> Le 18 novembre 2009 M. A, un étudiant en sciences politiques</a> est supposé <a href="http://observers.france24.com/content/20091124-alleged-victim-police-brutality-pushed-publicise-story-uni-dean-sciences-po" target="_blank">avoir été gazé à deux reprises,</a> avoir subit des insultes racistes et été attaqué par deux agents de police en tenue anti-émeute. L&#39;enquête de police a été close sans qu&#39;aucun suspect ne soit interrogé, sur le motif qu&#39;ils ne pouvaient &laquo;&nbsp;identifier&nbsp;&raquo; les agents de police impliqués. Le Défenseur des Droits recommande dans son avis que les agents de police en tenue anti-émeute soient identifiables.</em></p> <p align="JUSTIFY"><em>Le 11 octobre 2011, la 4ème section de la CEDH a statué que les agents de police masqués &laquo;&nbsp;soient contraints d&#39;afficher de manière visible des moyens anonymes d&#39;identification &ndash; par exemple un chiffre ou une lettre&nbsp;&raquo; (<a href="http://cmiskp.echr.coe.int/tkp197/view.asp?action=html&amp;documentId=893327&amp;portal=hbkm&amp;source=externalbydocnumber&amp;table=F69A27FD8FB86142BF01C1166DEA398649" target="_blank">Hristovi v. Bulgaria (42697/05) &sect;92</a>). Il ajoute que la pratique des agents de police de masquer leurs visages leur confère une &laquo;&nbsp;impunité virtuelle&nbsp;&raquo; rendant toute enquête non &laquo;&nbsp;effective&nbsp;&raquo; (<a href="http://cmiskp.echr.coe.int/tkp197/view.asp?action=html&amp;documentId=893327&amp;portal=hbkm&amp;source=externalbydocnumber&amp;table=F69A27FD8FB86142BF01C1166DEA398649" target="_blank">&sect;93</a>).</em></p> <p align="JUSTIFY"><em>Par ailleurs, la pratique des agents de police français de ne pas se rendre identifiable impliquerait une violation des articles 2 et 3 de la Convention.</em></p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size:18px;">* * *</span></strong></p> <p align="JUSTIFY">Nota bene :</p> <p align="JUSTIFY">Nous n&#39;attendons rien des tribunaux, qu&#39;ils soient français ou européens, nationaux ou supranationaux. De notre point de vue, la justice n&#39;a jamais fait que servir le pouvoir des Etats et la Cour Européenne des Droits de l&#39;Homme ne déroge pas à la règle : elle sert l&#39;idéologie du Conseil de l&#39;Europe, qui voudrait qu&#39;on le pense plus responsable que les Etats qu&#39;il fédère, alors qu&#39;il n&#39;est qu&#39;une association d&#39;Etats corrompus.<br /> <br /> Pour autant, nous devons bien reconnaître que la CEDH publie des documents du plus grand intérêt et que ces publications servent parfois à obtenir gain de cause face aux Etats. Mais cela reste assez rare pour que nous ne nous fassions aucune illusion : la CEDH ne sera jamais en mesure de vaincre l&#39;injustice et les violences commises par les Etats qui la financent et ses recommandations bien-pensantes n&#39;auront jamais aucun pouvoir coercitif sur eux.</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=articles-analyses" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Articles d&#039;analyse</a></li></ul></div> Mon, 30 Jan 2012 23:19:16 +0000 copwatch 118 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/118#comments Pourquoi faut-il se prémunir des policiers ? https://copwatchnord-idf.org/?q=node/108 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Par définition, le policier protège l&#39;ordre établi, incarne une discipline. Il est là pour servir de modèle au citoyen, c&#39;est-à-dire celui qui se reconnaît dans la société où il vit. Il est celui qui fait appliquer les règles et lois que cette société s&#39;est choisie et que le citoyen admet comme étant les siennes. En réalité, le policier n&#39;est qu&#39;un miroir du citoyen, car il pense et agît pour préserver la cité (<em>civitas</em> en latin, <em>polis</em> en grec) dont il est le ciment. Le policier est un citoyen déguisé, affublé d&#39;un uniforme. Outre l&#39;habillement, il se distingue du citoyen en ce qu&#39;il est investi d&#39;une autorité pour rappeler à l&#39;ordre toute personne qui commet des &laquo;&nbsp;incivilités&nbsp;&raquo;, manque à son devoir de &laquo;&nbsp;civisme&nbsp;&raquo; et qui cesse donc de se comporter en citoyen. Les citoyens, par le biais de leurs représentation politique, ont délégué à certains d&#39;entre eux le pouvoir de police, afin que ceux-ci puissent punir ceux d&#39;entre eux qui ne respectent pas la Loi.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Le citoyen peut émettre des doutes envers la Loi et les règles de la cité. En &laquo;&nbsp;démocratie&nbsp;&raquo;, il est autorisé à se plaindre et à protester, à condition qu&#39;il ne remette pas en cause les organes du Pouvoir politique, ces mêmes organes qu&#39;il est censé avoir choisi pour le représenter et décider pour lui. Son seul véritable pouvoir est de protester, voire d&#39;élever le ton, dans une certaine mesure, tant que ses représentants (ceux à qui il a délégué son pouvoir de décision) le tolèrent. Il peut espérer une réforme, tant que ses représentants la jugent nécessaire. Mais ce système ne fonctionne que si le citoyen à confiance en ses représentants et si ces mêmes représentants sont sincères envers le citoyen.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Une donnée majeure entre en jeu à ce moment là : l&#39;envie de pouvoir. Littéralement, le citoyen lambda est un <em>impotent</em> (en latin <em>impotens</em> : incapable, impuissant) : il n&#39;a pas le pouvoir. N&#39;est représentant que celui qui aime prendre des décisions et veut avoir le pouvoir de le faire. L&#39;ambition personnelle et l&#39;individualisme sont les traits caractéristiques des personnes de pouvoir. Ces personnes devront, pour convaincre, se mettre en avant, vanter leurs mérites, faire des discours prometteurs, séduire, entrer en lutte contre leurs concurrents, user de tous les moyens nécessaires à leur distinction, quitte à mentir et déployer des moyens matériels plus importants que leurs concurrents. Par ce processus, elles cessent d&#39;être citoyens pour se placer dans une catégorie supérieure, celle des politiciens. Or on ne représente honnêtement que ceux à qui l&#39;on ressemble.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">La politique est donc une histoire de paraître : il faut faire illusion. N&#39;est citoyen que celui qui croit en cette illusion et s&#39;y retrouve. Le problème arrive lorsqu&#39;une personne cesse de se reconnaître dans la société à laquelle elle appartient et remet en question ses modes de fonctionnement, choisissant de s&#39;extraire de l&#39;illusion produite. Ca ne fait rire ni les politiciens qui créent l&#39;illusion, ni les citoyens qui continuent d&#39;y croire. Les premiers tirent de l&#39;illusion des bienfaits matériels, tandis que les seconds en tirent un bienfait moral (en effet, qu&#39;advient-il moralement de la personne qui cesse d&#39;avoir confiance dans le monde, si elle n&#39;a pas la force de se battre pour le changer ?) Et les uns comme les autres accepteront bien volontiers de punir les contrevenants...</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">C&#39;est au policier de jouer ce rôle. Il est ce citoyen qui accepte d&#39;endosser le mauvais rôle du redresseur de tort. Il est ce citoyen faible d&#39;esprit qui se croit indispensable au maintien de la démocratie, tant il est persuadé que la cité sera plongée dans le chaos si l&#39;on ne punit pas ceux qui cessent d&#39;être citoyens. Il est bien souvent le plus fervent partisan du pouvoir, parce qu&#39;il croit fermement en ses représentants et fait aveuglément confiance aux lois et réglements qu&#39;ils édictent. A sa manière, il veut être investi du pouvoir. Mais comme il n&#39;a pas la force intellectuelle des politiciens, il se contente de sa force physique : à défaut de pouvoir dominer par la raison, il domine par sa violence (en latin <em>vis</em> <span style="font-style: normal;">: la f</span>orce).</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Le policier ne se préoccupe pas de la légitimité du pouvoir, car il ne se préoccupe pas de politique. Le policier est un être apolitique et servile : il sert ce qu&#39;il croit être bon. Il sert l&#39;ordre public. Son rôle est seulement de surveiller et de punir ceux qui font &laquo;&nbsp;désordre&nbsp;&raquo;. Le policier &laquo;&nbsp;n&#39;a rien à vous dire&nbsp;&raquo;, car il n&#39;est pas libre de penser. S&#39;il pense, il risque de se poser des questions douloureuses sur sa fonction sociale, sur son rôle de commissaire (en latin <em>committere</em> : envoyer en mission) : il est l&#39;exécuteur des basses oeuvres de la cité. Il a la tâche ingrate d&#39;obéir aux injonctions du Pouvoir et de faire appliquer ses règlements, quelle que soit d&#39;ailleurs la forme politique que prend le Pouvoir.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">La dérive naturelle du Pouvoir, donc de l&#39;Etat et de ses représentants, est de devenir totalitaire. Pour se maintenir, il doit pouvoir tout surveiller, tout contrôler, prévenir toute dérive et la punir. Son arsenal législatif doit servir à tout organiser dans la cité, mais aussi à réprimer tout ce qui fait &laquo;&nbsp;désordre&nbsp;&raquo;, tout ce qui s&#39;oppose à l&#39;ordre établi. Plus le désordre sera grand, plus les moyens déployés pour le maîtriser seront puissants : la stabilité du Pouvoir repose donc nécessairement sur l&#39;usage de la violence (synonyme de <em>force</em>). Violence intellectuelle (mensonges, intoxications, langue de bois...) déployée par les politiciens envers les citoyens, violence physique déployée par les policiers envers les &laquo;&nbsp;non citoyens&nbsp;&raquo;.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Le terme &laquo;&nbsp;force de l&#39;ordre&nbsp;&raquo; prend tout son sens : les policiers sont une &laquo;&nbsp;violence de l&#39;ordinaire&nbsp;&raquo; (du latin <em>ordinarius</em> : rangé par ordre), organisée par le Pouvoir pour réprimer ceux qui ne le respectent plus. Il n&#39;est donc pas étonnant que la police se comporte comme une armée civile, rémunérée pour combattre l&#39;ennemi intérieur qu&#39;est le dissident politique (en latin <em>dissidere</em> : être en opposition). La police doit donc être considérée comme une milice (en latin <em>miles</em> : soldat), nom qu&#39;elle portait d&#39;ailleurs en Russie jusqu&#39;en 2010 (en russe <em>милиция</em> : police). Corps militaire, son rôle est de protéger le Pouvoir contre les énnemis.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">En réalité, à partir du moment où nous existons en tant qu&#39;opposition non citoyenne (donc révolutionnaire et non réformiste), nous entrons en guerre avec l&#39;Etat, puisque celui-ci fera tout pour nous faire taire. Ces moyens de nous faire taire varient selon que le Pouvoir en place est plus ou moins décomplexé (en latin <em>con</em>- <em>plexus</em> : avec étreinte), plus ou moins libre de ses mouvements : la violence déployée est plus ou moins grande. Pour gagner en liberté d&#39;action, le Pouvoir, les politiciens, doivent déployer une solide propagande justifiant leurs actes et s&#39;appuyer sur des Lois toujours plus sévères. Les citoyens n&#39;accepteront pas de soutenir des actes qui contreviennent à la Loi et le citoyen se tait tant qu&#39;il a bonne conscience : la légalité suffit souvent à apaiser ses craintes. C&#39;est pourquoi actuellement, la Loi est sans cesse réformée pour donner une assise légale à la violence du Pouvoir. La violence d&#39;Etat, en démocratie, est toujours constitutionnelle : c&#39;est ce qui assure sa pérénité, contrairement aux dictatures qui ont une espérance de vie limitée dans la mesure où une majorité de la population ne se reconnaît pas dans leurs actes. Pour se maintenir, l&#39;Etat doit cultiver la citoyenneté (ou devrait-on dire, le <em>citoyennisme</em>) du peuple...</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Et pour combattre l&#39;Etat, un des moyens les plus efficaces reste de dénoncer publiquement sa violence, pour inciter les citoyens à perdre leur confiance dans le Pouvoir et leur subordination à l&#39;ordre établi. Il faut suciter le désordre autant que faire se peut, afin d&#39;affaiblir et déstabiliser le Pouvoir. Discréditer sa police est un moyen parmi d&#39;autres. La violence physique à notre encontre étant l&#39;oeuvre des policiers, il est légitime et nécessaire de démontrer la vraie nature de l&#39;institution policière. La violence étant inhérente à la police, il nous appartient de la dire, de la montrer, c&#39;est pourquoi la pratique du copwatch (en anglais <em>cop</em> &ndash; <em>watch</em> : observer le policier) est indispensable. Elle permet à la fois d&#39;identifier la violence et ceux qui la commettent, afin de s&#39;en prémunir et de la dénoncer.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Le copwatch est utile en terme de sensibilisation du citoyen, mais aussi pour la sécurité du non citoyen. Etant donné que les policiers sont désormais habillés en &laquo;&nbsp;civils&nbsp;&raquo; pour mieux passer inaperçu et piéger les contrevenants, le copwatch va servir à distinguer le vrai du faux, à faire tomber le masque, c&#39;est-à-dire faire apparaître le policier sous son apparence de personne (en latin <em>persona</em> : masque de théâtre). Jouer un personnage de citoyen lambda permet au policier d&#39;attrapper le non citoyen par surprise, en flagrant délit d&#39;incivilité. Cette tromperie est un procédé dangereux (mais légal) dont il faut se protéger.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">La récente contre-offensive envers le copwatch et les plaintes à l&#39;encontre des sites qui lui donnent une diffusion montrent à quel point le Pouvoir n&#39;aime pas qu&#39;on révèle ses pratiques et qu&#39;on tente par là de troubler la conscience du citoyen. Quand bien même les pratiques iniques des policiers sont incontestables, le Pouvoir parle de diffamation et nie l&#39;évidence des faits. Il se pose en victime et accuse les copwatchers de menteurs, en appelant au discernement des citoyens et usant des médias pour les convaincre que le copwatch est une pratique criminelle, une incivilité particulièrement nuisible.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><strong>Il appartient donc aux copwatchers d&#39;assumer cette part de nuisance, puisque le copwatch n&#39;est pas d&#39;une démarche citoyenne, mais une forme de lutte. Le copwatch appartient à la lutte au même titre que les street medics, les legal teams ou les cuisines autogérées : ils constituent un apport logistique et tactique aux activistes pour mieux s&#39;organiser.</strong></p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">[Source : http://interstice.over-blog.org]</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=articles-analyses" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Articles d&#039;analyse</a></li></ul></div> Tue, 24 Jan 2012 23:35:25 +0000 copwatch 108 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/108#comments Copwatch: ce qui se dit, ce qu’on en pense ! https://copwatchnord-idf.org/?q=node/102 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">On a entendu parler de nous sur France Culture&nbsp;[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nb1" id="nh1" rel="footnote" title="http://www.franceculture.fr/emissio...">1</a>] où Jean-Marc Manach était interviewé sur la question du copwatch le 29 décembre. Entretemps on a pu lire un certain nombre de commentaires à notre Chronique du 7 janvier. Et du coup ça nous a donné envie de répondre à quelques remarques qu&rsquo;on entend souvent concernant notre action et pour lesquelles on a envie de donner notre vision personnelle des choses.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Sur la question du &laquo;&nbsp;bon flic&nbsp;&raquo; à dissocier du &laquo;&nbsp;mauvais flic&nbsp;&raquo;</strong></p> <p style="text-align: justify;">On entend souvent comme remarque&nbsp;: &laquo;&nbsp;je comprends ce que vous faites mais on ne peut pas mettre tous les flics dans le même panier, y&rsquo;en a des corrects aussi, des sympas qui sont VRAIMENT au service de la population.</p> <p style="text-align: justify;">A vrai dire, on a pas envie de rentrer dans ce débat-là, tous les flics ont un préfet au-dessus d&rsquo;eux qui leur donne des ordres et auxquels ils obéissent, certains à reculons, d&rsquo;autres à cœur joie, en y ajoutant leur touche personnelle. Ce qu&rsquo;on montre avant tout c&rsquo;est le résultat d&rsquo;une politique sécuritaire qui pousse le flic à faire un sale boulot parce qu&rsquo;il a des chiffres, des ordres, une hiérarchie, etc. Avec cette logique-là on sait où on va&nbsp;: en 61 ça a fini à la Seine avec des dizaines de corps d&rsquo;algériens tabassés à mort et jetés à l&rsquo;eau des ponts de Paris par les &laquo;&nbsp;gardiens de l&rsquo;ordre&nbsp;&raquo;.</p> <p style="text-align: justify;">Autres temps, autres mœurs&nbsp;? Eh bien on aimerait y croire mais il ne se passe pas une semaine sans qu&rsquo;on titre un mort, un coma, une bavure grave de la police, et ce sur tout le territoire, pas à un endroit unique, une zone, sous une seule préfecture. Le bon flic on l&rsquo;a jamais vu tendre la main pour dire à son collègue de se calmer, on a surtout vu des flics s&rsquo;émuler en groupe et s&rsquo;exciter en connivence parfaite pour jouer de la matraque. A la limite il y en a un de la bande qui a l&rsquo;air de se tortiller sur place et qui regarde un peu ailleurs, mais ce qu&rsquo;on a chaque semaine depuis plusieurs mois dans notre champ de vision, c&rsquo;est un joli défilé de têtes de flics qui s&rsquo;en prennent aux pauvres à Barbès et Belleville sans jamais un geste d&rsquo;hésitation, juste parfois un flottement face à la vanité de leur tâche, quand ça se déroule pas comme prévu.</p> <p style="text-align: justify;">On a envie de dire que le &laquo;&nbsp;bon flic&nbsp;&raquo; c&rsquo;est celui qui ne finit pas son école de police parce qu&rsquo;il a compris qu&rsquo;on lui enseignait à sévir, à être garant du pouvoir et non pas gardien de la paix comme c&rsquo;était écrit noir sur azur dans la brochure de papier glacé qu&rsquo;il a signée&nbsp;; c&rsquo;est celui qui démissionne quand il se rend compte qu&rsquo;il passe ses journées à faire du chiffre, à traquer des sans-papiers, expulser des squats, réprimer des gens qui manifestent, dire aux gens de ne pas faire de bruit, de ne pas vivre trop fort, de pas faire ceci ou cela parce qu&rsquo;il y a une loi liberticide qui sort chaque mois, ou simplement de passer des heures à auditionner des gens arrêtés pour tout et n&rsquo;importe quoi par des collègues en manque d&rsquo;action.</p> <p style="text-align: justify;">Bref, sans caricaturer, on n&rsquo;est pas loin de la réalité qui fait que pas mal de flics se tirent une balle ou se font radier quand ils disent que le STIC est un fichier abusif qui contrevient aux libertés (l&rsquo;affaire du Commandant Philippe Pichon en 2008). Restent les mauvais flics, les frustrés qui se sont fait une raison, les nerveux qui ont une vision bourrée de préjugés sur ce que devrait être la société et qui insultent à gogo, les fachos qui cognent parce que ça évite les récidives, les pâlots qui suivent parce que les ordres c&rsquo;est les ordres, qu&rsquo;ils ne sont &laquo;&nbsp;pas payés pour réfléchir&nbsp;&raquo; (dixit un CRS au sommet de l&rsquo;OTAN à Strasbourg quand on lui demande s&rsquo;il ne trouve pas la situation absurde). Et on en passe&nbsp;: leurs photos sont sur les miroirs de Copwatch-nord-idf, vous les reconnaîtrez en les croisant &hellip;</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Le copwatch c&rsquo;est &laquo;&nbsp;regarder sans agir&nbsp;&raquo;</strong></p> <p style="text-align: justify;">Déjà il n&rsquo;y pas UN ou LE copwatch, il y a des copwatcheurs qui n&rsquo;ont pas tous la même pratique, pas tous les mêmes idées, la même façon de communiquer. On va donc répondre pour ce qui nous concerne à Barbès et Belleville.</p> <p style="text-align: justify;">Aux USA le copwatch est presque une institution à certains endroits, avec un code de conduite, des lignes de démarcation, des règles&nbsp;: &laquo;&nbsp;tu n&rsquo;interfères pas, tu n&rsquo;y vas pas seul, etc.&nbsp;&raquo;</p> <p style="text-align: justify;">Eh bien nous on n&rsquo;a pas tout ça&nbsp;: des principes de fonctionnement on en a toujours quand on veut rester discret et quand on risque la répression, ça oui. Mais on ne fait pas que regarder et on n&rsquo;agit pas non plus systématiquement, question de pertinence, de contexte et de sentiments&nbsp;: on est pas des citoyennistes constitués en assoc., on est plusieurs individus avec des façons de ressentir et d&rsquo;appréhender les choses différemment, et à ce titre certains d&rsquo;entre nous vont s&rsquo;interposer, crier, filmer, photographier, noter, observer, selon les moments, selon les effectifs présents, le ressenti. Mais un principe qu&rsquo;on ne perd jamais de vue c&rsquo;est celui de ne jamais agir dans un sens qui puisse faire du tort aux biffins, parce qu&rsquo;on est là pour qu&rsquo;ils ne soient plus les victimes invisibles d&rsquo;un racket et d&rsquo;un ratonnage hebdomadaire par la police.</p> <p style="text-align: justify;">Faire du copwatch c&rsquo;est déjà agir&nbsp;: ça fait hésiter les flics qui sont devenus beaucoup plus discrets, rapides, fugitifs et paranos depuis qu&rsquo;ils savent qu&rsquo;on a l&rsquo;œil sur eux. On a vu apparaître les capuches, on voit les regards inquiets qui balaient le marché à la recherche de ceux qui les observent. On témoigne aussi d&rsquo;une réalité qui n&rsquo;existerait que pour les biffins si on ne la décrivait pas chaque semaine. Et puis surtout ça crée des liens avec ceux qui sont victimes des violences et qui nous rapportent de nombreux témoignages, par le bouche à oreille, jour après jour. On entrevoit quelque chose de bien plus vaste que des incidents isolés&nbsp;: on se rend compte que c&rsquo;est généralisé, qu&rsquo;il y a une politique à l&rsquo;Intérieur qui veut ça, qui provoque ça (si on en doute, il suffit d&rsquo;écouter Claude Guéant).</p> <p style="text-align: justify;"><strong>&laquo;&nbsp;Vous êtes irresponsables, c&rsquo;est une incitation à s&rsquo;en prendre aux policiers&nbsp;&raquo;</strong></p> <p style="text-align: justify;">Qui s&rsquo;en prend à qui, on se le demande&nbsp;? Ça rappelle une petite anecdote bruxelloise où durant le campement autogéré No Border d&rsquo;octobre 2010, les flics d&rsquo;Anvers avaient arrêté frénétiquement les militant-e-s, préventivement, les avaient gardé-e-s 12h dans des cellules, tabassé-e-s, humilié-e-s, attaché-e-s à des radiateurs, mimé des viols sur les filles, insulté, provoqué&nbsp;[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nb2" id="nh2" rel="footnote" title="http://paris.indymedia.org/spip.php...">2</a>] . Et quand certains avaient osé manifester ou faire mine de porter plainte, on a retrouvé 200 flics devant le tribunal de Bruxelles pour manifester contre les violences occasionnées aux flics. C&rsquo;est l&rsquo;hôpital qui se fiche de la charité&nbsp;! Pour le moment la seule chose que les policiers aient eu à déplorer du copwatch c&rsquo;est la cartouche que l&rsquo;un d&rsquo;entre eux à reçu dans une enveloppe (et qu&rsquo;il a très bien pu déposer lui-même dans sa boîte aux lettres).&nbsp;[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nb3" id="nh3" rel="footnote" title="http://www.paris.maville.com/actu/a...">3</a>]</p> <p style="text-align: justify;">Par contre des victimes des violences policières on en compte pas mal chaque jour, là où personne s&rsquo;en préoccupe ou n&rsquo;est là pour le voir et en parler, dans les affaires classées sans suite par l&rsquo;IGS, dans nos camescopes &hellip;</p> <p style="text-align: justify;">Le journaliste de France Culture (vous remarquerez qu&rsquo;il a visiblement déjà une vision préconçue des choses et une orientation très lénifiante, paternaliste, moralisatrice de ses questions) qui interroge J-M Manach lui demande à un moment s&rsquo;il ne pense pas que notre action accentue encore la haine du policier.</p> <p style="text-align: justify;">Une anecdote n&rsquo;est pas de trop pour lui répondre&nbsp;: une amie enseignante nous a raconté comment une policière qui vient faire la sécurité routière avec son flingue (normal lui ont dit ses collègues&nbsp;: &laquo;&nbsp;ça fait partie de sa fonction&nbsp;&raquo;. no comment) demande aux élèves de collège ce qu&rsquo;ils pensent de la police&nbsp;; ils répondent à l&rsquo;unanimité &laquo;&nbsp;elle nous fait peur&nbsp;&raquo;. Alors la question est &laquo;&nbsp;est-ce qu&rsquo;on est responsables de la sale réputation des flics ou bien est-ce qu&rsquo;ils devraient pas se remettre sérieusement en question sur leur métier et sur ce qu&rsquo;on leur fait faire&nbsp;? On a entendu un policier lors d&rsquo;une interpellation dire &laquo;&nbsp;de toutes façons, quoi qu&rsquo;on fasse on nous déteste toujours, alors comment vous voulez qu&rsquo;on réagisse&nbsp;?&nbsp;&raquo;. En poussant et en gueulant fut la réponse donnée quelques secondes plus tard &hellip;</p> <p style="text-align: justify;">A Calais, lors de l&rsquo;évacuation de la &laquo;&nbsp;Jungle&nbsp;&raquo;, un tract du syndicat de police Alliance était sorti a posteriori pour protester contre les conditions dans lesquelles les flics avaient dû intervenir (35h de service d&rsquo;affilée sans grand chose à grailler)&nbsp;[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nb4" id="nh4" rel="footnote" title="http://probe.20minutes-blogs.fr/med...">4</a>]. Peut-être que finalement on est bien plus sympas en les traitant de tous les noms que leur hiérarchie qui les traite comme du bétail et les forme au lance-pierre (dans tous les sens de l&rsquo;expression).</p> <p style="text-align: justify;">On est pas là pour éduquer la police et on en a pas du tout, mais alors pas du tout du tout, envie. On dénonce ce qu&rsquo;ils sont, ce qu&rsquo;ils font, l&rsquo;Etat qu&rsquo;ils représentent et tout le dispositif policier (qui sert juste à maintenir un système de pouvoir et d&rsquo;argent qui criminalise la pauvreté, les étrangers, les gens qui ne pensent et n&rsquo;agissent pas dans les lignes de démarcation de la loi et de l&rsquo;ordre, tel que pensé et institué par les mêmes qui en retirent les dividendes).</p> <p style="text-align: justify;">La Police Nationale remplit de plus en plus la fonction de ces mercenaires qui en Irak veillent au grain des entreprises pétrolières&nbsp;: ils sont les exécutants de la politique du chiffre qui rapporte du vote et du chiffre, qui remplit les poches des industriels de la sécurité et de leurs copains politiques mafieux (Sarko, Bauer, Guéant &amp;co) . Ils sont les fers de lance de la politique de gentrification des villes, les expérimentateurs du concept de prévention situationnelle vendu à qui mieux mieux par Alain Bauer, le monsieur sécurité de Sarkozy qui est l&rsquo;auteur de tous les plans de videosurveillance, LOPPSI, prévention situationnelle, Livre blanc de la sécurité, bref tout ce qui fait vendre de la sécurité avec les deniers des collectivités locales et de l&rsquo;État.&nbsp;[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nb5" id="nh5" rel="footnote" title="lire Mathieu Rigouste &quot;LesMarchands de Peur&quot;">5</a>]</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Mais enfin, on peut pas faire justice soi-même, sinon c&rsquo;est l&rsquo;anarchie</strong></p> <p style="text-align: justify;">Précisément&nbsp;! C&rsquo;est bien de l&rsquo;anarchiSME, mais pas au sens où on l&rsquo;entend communément&nbsp;; au sens politique, au sens historique du terme. On fonctionne sur un mode horizontal, autogestionnaire sans structure ni manuel, sans étiquette ni couleur, juste la somme de toi, toi, toi et moi. Nous ... (et vous&nbsp;?)</p> <p style="text-align: justify;">On ne fait pas justice, on regarde, on réagit, on témoigne de ce qui nous révolte, ce qui nous remue, ce qui nous attriste et ce qui vous concerne, selon nous.</p> <p style="text-align: justify;">Et puis si on veut jouer sur les mots, nous surveillons les surveillants, c&rsquo;est un concept théorisé avec brio par les amis de M.&nbsp;Guéant, le principe du panoptique ou chaque citoyen devient le flic de son voisin pour un contrôle social fondé sur la délation, la parano, la défiance et la dissuasion (de vivre). Mais nous on surveille juste ceux qui surveillent et ils n&rsquo;aiment pas ça, ils nous le disent, ils nous le crient à la figure et ils nous le font sentir. On inverse juste le rapport qui nous place sous les 60 000 yeux des caméras d&rsquo;Alliot Marie, à portée de la moindre erreur de jugement ou du moindre dérapage nerveux de flic frustré et rongé de l&rsquo;intérieur par mille complexes et rancoeurs additionnés avec le temps et les années de terrain.</p> <p style="text-align: justify;">En tous cas on remercie M.&nbsp;Guéant pour sa haute conception de la justice, de là où le bras séculier doit sévir pour rétablir l&rsquo;ordre juste des choses&nbsp;: grâce à son action de censure du site Copwatch-nord-idf, c&rsquo;est un peu comme s&rsquo;il avait mis un coup de pied dans une fourmillière, on entend parler d&rsquo;autres régions de France où l&rsquo;idée fait son chemin et on peut se prendre à rêver de copwatcheurs qui se multiplient comme aux États-Unis ou près de 80 groupes existent.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>En tous cas si on devait tomber, comptez sur nous pour nous faire justice, on tombera pas tout seul, ça c&rsquo;est certain&nbsp;!</strong></p> <p style="text-align: justify;">[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nh1" id="nb1" rev="footnote" title="Notes 1">1</a>] <a class="spip_out" href="http://www.franceculture.fr/emission-le-bien-commun-le-copwatching-2011-12-29" rel="nofollow">http://www.franceculture.fr/emissio...</a></p> <p style="text-align: justify;">[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nh2" id="nb2" rev="footnote" title="Notes 2">2</a>] <a class="spip_out" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article3275" rel="nofollow">http://paris.indymedia.org/spip.php...</a></p> <p style="text-align: justify;">[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nh3" id="nb3" rev="footnote" title="Notes 3">3</a>] <a class="spip_out" href="http://www.paris.maville.com/actu/actudet_-Plainte-d-un-policier-qui-a-recu-une-cartouche-dans-sa-boite-aux-lettres_-2007839_actu.Htm" rel="nofollow">http://www.paris.maville.com/actu/a...</a></p> <p style="text-align: justify;">[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nh4" id="nb4" rev="footnote" title="Notes 4">4</a>] <a class="spip_out" href="http://probe.20minutes-blogs.fr/media/02/00/156535086.pdf" rel="nofollow">http://probe.20minutes-blogs.fr/med...</a></p> <p style="text-align: justify;">[<a class="spip_note" href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article9696#nh5" id="nb5" rev="footnote" title="Notes 5">5</a>] lire Mathieu Rigouste &quot;LesMarchands de Peur&quot;</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=articles-analyses" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Articles d&#039;analyse</a></li></ul></div> Sun, 15 Jan 2012 10:01:17 +0000 copwatch 102 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/102#comments